parler à la place de l'enfant, c'est le museler.

J'ai trié des documents et j'ai enfin remis la main sur un texte qui m'avait laissée pantoise le jour où je l'ai lu et je voulais vous le rapporter sur ce blog. 


c'est un linguiste qui s'appelle Alain Bentolila qui l'a écrit et il m'a fait comprendre pourquoi parfois les enfants parlent moins bien que d'autres.

L'enfant ne parle pas parce qu'il copie l'adulte, il arrive à parler parce qu'il a fait des déductions en analysant ce que dit l'adulte, il s'et posé des questions, il tâtonne pour avancer,... il ânonne ?

c'est bizarre, mais ça me fait penser à cette manière d'éduquer en laissant les enfants se tromper pour mieux recommencer, comme dans le jeu libre. ah que c'est difficile.

et dans son texte il parle de cette fusion mère-enfant, la même que celle qui nous joue des tours au moment de la séparation, du coucher, des repas, de tant et tant de fois. l'enfant est en fusion affective avec sa mère, donc l'enfant croit qu'il ne fait qu'un avec elle. parfois la fusion est si intense que la mère ne demande pas de mots, elle parle à la place de l'enfant car elle sait déjà ce que veut dire l'enfant avant qu'il ne l'ait exprimé. c'est du grand amour, ça madame, avec monsieur ça marche aussi, l'on n'a pas besoin de se parler, l'on se comprend...

oui, mais...non !!!

ce qui va faire progresser un enfant, c'est plutôt de lui dire texto quand on n'a pas compris ce qu'il veut dire, à chaque fois ne pas mentir et non pas lui proposer 50 solutions de réponses possibles.

- tout en assurant qu'on l'aime quand même et justement que l'on veut le comprendre.

il faut que l'adulte intègre cette notion essentielle pour permettre à l'enfant de mieux s'exprimer, il faut lui faire franchir un cap, défusionner = l'ennemie de la langue, c'est la connivence.

Il faut prendre de la distance par rapport à l'enfant, que l'on soit son parent ou sa nounou. il faut que l'enfant se fasse ses propres idées sur la signification des mots pour pouvoir s'en resservir pour communiquer. il faut lui mettre des mots dans les oreilles et le laisser se débrouiller pour qu'il trouve la force d'exprimer compréhensiblement ce qu'il a envie de dire.

c'est peut-être aussi pour cela que l'on dit parfois que des enfants qui ne parlent pas vont se mettre d'un seul coup à parler en arrivant en maternelle, parce que personne ne sera à côté pour parler à leur place.

2 commentaires:

Sophie De Oliveira a dit…

ah moi je leur dit toujours que je ne comprend pas ce qu'ils me disent (et parfois je ne comprend vraiment pas alors je ne risque pas de faire des suppositions !) mais je me sens méchante quand je dis ça, j'ai l'impression que ça les attriste.
ça m'arrange alors ce qu'il dit le monsieur !

pascale perrillat a dit…

moi j'ai trouvé ça très intéressant car ça conforte mon point de vue sur "laisser les enfants évoluer sans faire à leur place"alors que parfois pour aller plus vite je finis leurs mots, ou je dis aussi à leur place.ou je propose des solutions en qcm...