je suis comme toutes les femmes du monde, j'ai des seins et j'aime la vie.



humeur morose. pluvieuse ? malheureuse ?

pourtant j'aurai des raisons de hurler de joie. ma page petite enfance dépasse les 5000 abonnés, et pour moi c'est juste une consécration par rapport à mes idées sur la profession et la manière de gérer ma vie.

5000 abonnés, ça diffuse sur  22445 personnes juste cette semaine.

autant dire que ça me confère un pouvoir. comme d'autres médias je peux orienter les manières de penser. je peux faire vendre aussi, c'est pour ça que je suis devenue intéressante en fait, certains ne visent que les retombées médiatiques.

non je n'ai pas payé pour avoir des like. mais certains le font. donc c'est pourri on retombe toujours dans le système du fric.

qui sait = quand je prendrai ma retraite je vais peut-être lancer une affaire commerciale et utiliser Facebook pour ma publicité ?

mais ce matin je suis morose. je regarde la France sous les eaux, sous les piquets de grêve, hier soir encore un documentaire sur les recruteurs pour les attentats. ça fait beaucoup à la fois.

et puis du coup je pense à ceux qui sont en plus malades. ça peut nous arriver à tous, n'importe quand. heureusement on n'y pense que quand on est touchés. mais on peut être touché par affection.

mercredi j'ai téléphoné au centre de radiologie pour ma mammographie. je n'en avais pas du tout la motivation. c'est simple j'ai attendu la dernière semaine avant le délai fixé sur la convocation. je savais que parfois des tumeurs sont dépistées et on n'est pas en mesure de définir la dangerosité alors dans le doute on traite comme si c'est cancéreux.

sauf que moi un jour on m'a enlevé l'utérus car j'étais succeptible d'avoir un cancer avancé et après analyse, il n'y avait rien. je sais donc ce que c'est que l'annonce d'un cancer. il y a la vie avant et la mort qui se profile. c'est juste horrible et j'ai tremblé comme une feuille jusqu'à ce que j'avale des calmants. je n'ai pas été arrêtée. ben non, ça se comprend le travail ça vous change les idées !

j'ai supplié le Dieu auquel je ne crois pas et toutes les divinités du Monde de me laisser encore un peu de temps, je me suis rendue compte que ma vie était déjà en pointillés.

J'ai compris que tout autour de moi n'était que futilité. je me suis mise à organiser l'au-delà. le plus vite possible car ma toubib était alarmante.

c'est que j'ai perdu dans 2 batailles 2 personnes chères à mon cœur. à chaque fois que j'apprends le nom d' une victime, tout me revient en mémoire. et j'ai envie de partir en courant pour me cacher.

il ne faut pas se cacher, il faut s'apaiser, ne pas se laisser impressionner, il faut être plus fort que nos emmerdes. on en a tous, ils ne sont jamais vraiment les mêmes. ils arrivent au moment où l'on ne s'y attend pas.

ma dernière mammographie, j'étais confiante. déjà qu'on m'avait enlevé un cancer qui n'existait pas, je me croyais tranquille. j'ai passé l' examen qui est douloureux, on m'écrase juste un sein entre 2 plaques et c'est tout à fait normal que ça fasse mal. on n'est pas des gnognottes les femmes.

elle me dit "attendez dans votre cabine le médecin va regarder votre radio."

j'ai écouté la radio, debout en slip, longtemps. si longtemps que j'ai commencé à baliser.

- nous allons recommencer la mammographie car le médecin a décelé quelque chose d'anormal.

alors là, je bascule dans une autre dimension.

ensuite entretien avec le médecin. qui m'explique que finalement non tout va bien.

voilà pourquoi je n'ai pas envie d'aller faire cette p* de mammographie. je n'ai pas envie de basculer à nouveau. mon cœur n'aime pas la basculade. mon corps est en stress.

- ah, mais vous avez reçu depuis très longtemps la convocation et vous appelez seulement aujourd'hui ?
- ben oui, j'avais pas envie de venir.

- on est complet jusque fin aout.

- alors je prendrai en septembre ?

- il faudra rappeler car mon planning s'arrête en aout...

c'est ainsi que dans ma tête trottera tout l'été cette peur d'avoir un cancer.

vous trouvez que ce post n'a rien à voir avec mon blog ? j'en étais sure.

détrompez-vous, je suis une femme, une mère et une nounou. allaiter son enfant protégerait du cancer. je suis comme toutes les femmes du monde, j'ai des seins et j'aime la vie.

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