ils pourraient ne jamais exister ces moments de joie.


pour le goûter je dis =
- toi tu t'appelles Robin Bidule (je dis son vrai nom de famille mais je ne peux pas le dévoiler ici) toi Lucas Machin, toi Tom Truc, lui Joris Bidule et moi = nounou Pascale Perrillat.

- non pas Pascale, Andrée ! ( c'est que Robin a une mamie Pascale et une mamie Andrée !)

- si si et toi Robin, ton papa s'appelle Julien et le papa de Lucas Julien aussi. et le papa de Tom c'est Sébastien. et toi Joris alors, toi aussi tu as un papa = JU-LIEN !

ah mais c'est mathémathiques à force les goûters chez nounou ! je dois répéter plusieurs fois les mêmes mots pour qu'ils comprennent bien ce que je dis. jusqu'à ce que je sente qu'ils prononcent en même temps que moi dans leur tête par répétition mais il ne faut pas encore changer l'ordre de répétition. plus je répète et plus leurs visages s'illuminent. ils attendent leur moment. ils vont entrer sur la scène.

la discussion autour du goûter est devenue un jeu, mais un jeu pour de vrai car nous parlons de la réalité. au bout d'un moment ils s'emparent eux-même du jeu et ils éclatent de rire, ou pouffent de rire, je sens bien leurs petits coeurs qui sont à l'unisson.

ce sont de petits riens qui nous remplissent nos journées, pas besoin de se prendre le chou, pas besoin d'avoir forcément un bac + 5 pour arriver à rendre heureux des touts petits. on peut jouer n'importe comment et à propos de n'importe quoi, on peut tout inventer ou parler pour de vrai on peut même mélanger le rêve et la réalité.

je les regarde et je les vois qui se connaissent et s'apprécient. ils vont grandir et peut-être se perdront totalement de vue, et peut-être que non, mais en tout cas ils auront vécu ensemble tout ce pré-apprentissage à la vie avec les autres, à une petite échelle, dans une ambiance familiale, c'est ça qui fait le prix d'une assistante maternelle.

ils sont importants ces petits moments là, tout simplement parce qu'ils pourraient ne jamais exister...

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