Un jour je lisais assistantes maternelles magazine, il y a longtemps déjà, sur le jeu libre.

Un jour je lisais assistantes maternelles magazine, il y a longtemps déjà.
Et je suis tombée sur un article de Laurence Rameau qui expliquait sa façon de concevoir l'éducation en petite enfance, par le jeu. Le jeu LIBRE ça je l'ai intégré depuis.
Elle avait fait un petit encart pour expliquer comment l'enfant monte à l'envers sur un toboggan, pourquoi, ce que cela lui apporte, et pourquoi il ne faut pas le lui interdire, et pourquoi il ne faut pas placer un bébé au sommet du toboggan pour le faire glisser quand il n'est pas capable de monter seul sans l'aide de l'adulte.
C' était d'une évidence. ..

Moi aussi j'en étais convaincue, mais je ne savais pas expliquer. Dans plein de domaines je ressens des convictions que je ne sais pas reformuler. Et pourtant, qu'est ce que je peux dire comme mots.

Le jeu libre, c'est une mentalité différente de ce que l'on nous a enseigné. Les adultes ne peuvent pas s'empêcher de donner des conseils aux petits, les vieux conseillent les jeunes même si ils sont déjà des adultes. il y a des principes à suivre, il ne faut pas s'éloigner de la ligne tracée. à l'école comme ailleurs il faut être meilleur, savoir plus tôt, courir plus vite, réciter avec le bon ton, faire juste du premier coup. décrocher la mention. avoir un travail en haut de l'échelle qui paie bien. ah tant pis s'il ne vous rend pas heureux, ce n'est pas notre affaire...les parents malgré eux se retrouvent pris dans un engrenage infernal, ils n'arrivent plus à se démarquer du troupeau, il faut que l'enfant soit dans le peleton de tête, donnons lui des cours particuliers. achetons lui les habits de marque, etc etc. TOUT EST CONDITIONNEMENT dans le monde de l'enfance. Et conduit à des vies d'adultes ultra bien régulées. mais chez les psy les salles d'attentes sont pleines...de gens qui s'ennuient et se meurent.

ALORS le jeu libre est apparu. C'était un nouveau courant. Pour essayer de redonner de la joie aux touts petits et fabriquer une société plus détendue et plus...libre de ses choix.


Il a fallu que je lise des tas de pages pour me familiariser à l'idée. J'étais ultra conditionnée par mon éducation et devenue mère je me suis sentie dans l'obligation de reproduire les gestes de ma mère. mais j'étais quand même en rebelion, j'ai quitté la scolarité lors de ma majorité affective, pour mieux me détacher j'ai coupé mes chaines, j'ai quitté le domicile familial et j'ai quitté l'école que je n'aimais pas du tout, qui ne m'apportait rien pour m'épanouir. j'ai voulu prouver que je pouvais vivre sans. et j'y suis arrivée. alors avec mes filles, j'ai cassé des concepts, j'ai commencé il y a 27 ans à me démarquer, plus les ans passaient et plus je m'affirmais comme unique et différente dans mes idées. j'ai revendiqué les différences dans mes choix, pour mon travail indépendant, pour ma maison en ossature bois, pour mon style de vie, pour des tas de choses insignifiantes.


Quand je suis devenue nounou, j'ai ressenti encore un autre besoin de différence.


Mais quand j'ai lu Laurence Rameau, j'ai eu envie d'être pareille. 


Permettre à l'enfant de grandir avec sa seule personnalité, c'est vraiment ce que je veux dans mon travail. mais je dois me corriger sans cesse et continuer d'apprendre comment me libérer de mes fausses croyances. ne pas tenter de leur apprendre. Il faut faire un travail sur soi pour y arriver. et du coup mes journées sont de plus en plus épurées. je suis tout près et je regarde mais j'essaie de ne pas trop parler. surtout que j'utilise trop de mots. il faut utiliser surtout les bons et cela s'apprend. Ne plus utiliser le on.


Nous les ass mat nous découvrons des tonnes de merveilles à reproduire, et parfois nous croyons bien faire mais nous n'avons pas pris le temps de penser à l'enfant en premier. La liberté demande une énorme concentration pour savoir éliminer tout ce qui nous entrave.
En petite enfance nous sommes avertis des enjeux du jeu libre. à nous de jouer. mais par contre quel choc si l'école maternelle continue sans se poser ces mêmes questions ?

5 commentaires:

SAM a dit…

Ta dernière phrase est très juste : une maman qui travaille en ecole maternelle m'a dit il y a quelques temps qu'on voyait les enfants qui ont eu l'habitude de faire des activités, ils "s'adaptent" mieux et plus vite. En plus, chez nous, il y a dans la même classe la petite, moyenne, grande section et le CP. Autant dire que pour les touts petits la liberté n'est pas trop de mise, on fait au mieux. Le jeu libre me questionne toujours et ton article est très intéressant. J'aime bien Laurence Rameau mais pour avoir lu plrs de ses livres, je ne partage pas toutes ces idées. Bise

pascale perrillat a dit…

ah dis moi ce qui te dérange chez mme Rameau ? moi je suis quasi fan totale, mais ce n'est pas facile à appliquer tout le temps cette mentalité. j'essaie de m'améliorer chaque jour. en croyant bien faire on détruit la crétivité de chacun, il ne faut pas imposer sa manière de voir aux touts petits, au moins pendant leurs 3 premières années, et progressivement ils auront à suivre les directions imposées par la société, ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas les surveiller de très près et les recadrer aussitot qu'ils se mettent en danger, mais il n'y a pas forcément de ligne de conduite pour être intelligent, surtout il ne faudrait pas asservir la petite enfance pour mieux la manipuler...
pour les activités, je propose à présent du choix varié, mais ce sont les enfants qui décident ce qu'ils font de mon choix et parfois il n'en font rien et ce n'est plus un drame pour moi. j'essaie de leur donner des pistes et ensuite c'est très instructif de voir jusqu'où ils vont. là ils jouent avec le matériel des pompiers, mais pas seulement, ils courent, ils roulent, ils sont en liberté surveillée.

SAM a dit…

C'est ça : ce n'est pas facile à appliquer. J'ai recopié un de ses articles où elle parle justement de faire ou pas des activités pour préparer les enfants à l'école et elle dit : " pas d'apprentissage à tenir son crayon, à reconnaître les couleurs, à rester assis. " Moi j'apprends ça aux enfants alors ne plus le faire du tout ? Non ! Mais je me soigne et j'ai bien saisi que c'est dans le jeu que l'enfant apprend le plus. D'ailleurs, je fais beaucoup de patouille avec les plus jeunes .
J'observe que dans tes articles le jeu libre a une grande place et je trouve ça vraiment bien et différent des autres blogs. Là où j'ai le plus de mal, c'est lorsque je prévois une activité et que les enfants n'accrochent pas, j'ai un sentiment d'échec : c'est ça qu'il faut que je corrige. J'en suis consciente. Je me dis qu'avec le temps et l'expérience, j'y arriverai. Et j'ai aussi la chance d'avoir des parents qui ne me demandent aucun compte.

pascale perrillat a dit…

j'ai eu ma phase hyper productive à un moment où j'ai déniché les sites de homeschooling, et je me suis fait des emplois du temps de tarée, j'étais VANNEE pour essayer de tout faire dans une journée. depuis que j'ai inversé ma tendance, tout va pour le mieux. les enfants depuis que je ne leur impose plus rien sont beaucoup plus calmes, moi je suis plus attentionnée, j'ai moins de pression et de préparation d'ateliers. mais c'était bon quand même de passer ces étapes, c'est un cheminement et je ne suis pas encore au bout. c'est comme pour Montessori, je ne suis pas d'accord avec le fait de demander aux enfants de ne jouer qu'avec ce qui se trouve sur un plateau, c'est pour moi un manque de respect et dans le jeu libre, les enfants sont encouragés à mélanger les choses pour créer et non exécuter, du coup cette philosophie concorde avec la mienne. je n'apprends plus les couleurs, je les nomme à l'occasion, c'est comme ne pas forcer un bébé à se mettre assis, et attendre qu'il le fasse lorsqu'il est prêt. mais je ne suis qu'une apprentie en jeu libre.je dévore tout ce que je trouve à lire.puis je teste. les parents ne me demandent rien de tout cela, c'est moi qui leur explique que c'est ce que je veux faire. eux ils veulent des enfants heureux et ne sont pas pressés de les scolariser. les enfants sont plus forts en autonomie et en agilité chez moi. mais il en faut pour tous les goûts.A chacune sa manière. c'est surtout pour les repas que c'est le plus spectaculaire. depuis qu'ils sont libres de goûter ou non à tous les plats, ils sont si concentrés sur la variété des tailles des ingrédients dans l'assiette que encore ce midi je me disais que je pourrai encore filmer pour vous faire entendre le silence, ils sont comme lorsqu'ils jouent = concentrés. c'est incroyable avec 4 moins de 3 ans autour de la même table.je ne m'en lasse pas. mais si tu veux une dernière chose, ce qui compte c'est encore plus la tendresse que tu leur donnes pendant que leurs parents sont absents qui va les rendre forts à l'école et dans leurs vies.

SAM a dit…

C'est ce qui a de bien dans notre métier : on ne cesse d'apprendre et de tester. Montessori, j'ai lu plrs livres, articles, blog et j'ai mis des espaces en pratique mais je dois avouer qu'il y a des failles en tout cas pour moi et je te rejoins : je mets peu de jouets pour la plus petite que j'accueille et souvent elle joue plutôt avec les jeux du coin des plus grands. Donc je vais revoir ça. Par contre, j'ai fait un coin nido pour le bébé et là, c'est nickel surtout le miroir que les enfants adorent. Enfin pour toi, ce qui est bien, c'est que tu n'as pas de périscolaire, moi j'ai deux "grands" et ils sont demandeurs d'activité. Mais tu m'as donné envie de m'intéresser encore plus au jeu libre alors merci ! C'est bien agréable ces échanges. Bonne nuit.