moi aussi je suis manipulée


hier je vous écrivais que j'en avais marre de moi-même, de réagir au quart de tour quand je vois des trucs qui me paraissent inadmissibles, ce besoin de dire toujours ce qui ne me plait pas, autant que ce qui me plait d'ailleurs.

j'ai l'impression souvent d'être la seule à dire les choses comme je les pense, et que c'est tellement choquant d'ailleurs que la plupart du temps les gens qui circulent sur ce blog (à en moyenne 1000 visites par jour) n'osent pas laisser  de commentaires.

je me dis 
"est-ce qu'ils sont curieux de vérifier si la bébète va bientôt être muselée", 
ou "si ils sont soulagés que j'ose dire les choses qu'ils n'osent pas penser même", 

ou  j'ai un défaut dans mon cerveau qui me fait interpréter les actualités sous une lumière réactionnaire.

Mon amie De Bricole et Parlotte m'a écrit que mon défaut c'était surtout de ne pas prendre de temps pour moi-même. (déjà je me demande comment elle arrive à le faire elle-même avec tout ce qu'elle fait). mais surtout elle a complètement raison.

je prends conscience que c'est devenu un gros boulet pour moi. je me sens des devoirs de réussite et je me fixe des objectifs de plus en plus difficiles à atteindre.

c'est je pense une suite de l' éducation que j'ai reçue. j'ai toujours entendu citer des modèles supérieurs à moi en exemple, et je les ai idéalisés, je voulais plaire à ma mère. ça m'est resté. ça continue.

et justement  c'est incroyable, hier soir j'ai ouvert un bouquin au hasard :


toutes nos attitudes de soumission, + ou - conscientes, viennent du fait que nous sommes mammifères et que bébé, nous avons besoin des adultes pour subsister. 



+ tard quand on se retrouve dans des situations affectives, matérielles, etc où nous sommes aussi impuissants que quand nous étions bébé, on recherche à retrouver le bien-être que nous avons connu dans notre enfance = on régresse. on recherche chez les autres une surprotection, une domination, on recrée un rapport de dépendance.



c'est le manque de confiance en soi, la peur de perdre l'amour et la société qui nous encourage à être dépendant de la nourriture, de la chaleur, de la sécurité, etc...



il est plus facile de se laisser manipuler (de se soumettre) que d'affirmer sa différence, sa volonté. pour ne pas entrer en conflit, se voir rejeté, se retrouver seul, sans partenaire, sans ami, travail, argent...





c'est donc pour ça que hier j'en avais marre de moi-même, parce que ce n'est pas facile de RESISTER. je suis une résistante... mais des fois je voudrais bien me relâcher.

c'est l'introduction du livre de Gilles Azzopardi "manuel de manipulation".

ce livre je l'ai acheté parce que je suis convaincue que nous sommes tous manipulés et nous rêvons de manipuler les autres.

Et ce qui me met hors de moi c'est ceux qui ne cherchent pas au minimum à lutter contre les manipulateurs. parce que eux ne se mouillent jamais, ils font toujours tout comme on leur demande, ils en sont parfois à critiquer ceux qui émettent des idées...

en voilà un sujet passionnant pour l'éducation en petite enfance non ?

6 commentaires:

Sophie De Oliveira a dit…

tu fais peur là !
moi c'est l'hypocrisie que je ne peux pas encaisser, mais je sais aussi être diplomate, alors quand je ne suis pas d'accord avec l'idée de quelqu'un ben je ne dis rien, tout simplement, ensuite si ça me concerne j'ai tendance à me bagarrer (à me justifier, hein !) et quand il y a une injustice j'ai tendance à vouloir jouer les sauveurs, et là aïe, ça peut faire mal (des 2 côtés), mais on est comme on est et puis voilà !
J'ai été elevé en faisant attention au "quand dira-t-on", et autant parfois je vais faire attention, je ne voudrai pas que.... et autant parfois je fais tout le contraire de ce qu'on attend de moi rien que pour ch..r les autres.

pascale perrillat a dit…

j' aime beaucoup. ne change rien.

Anonyme a dit…

Bonjour,
C'est un métier vraiment pas facile ou on doit se remettre toujours en question pour faire au mieux... C'est épuisant surtout qu'on ne prends pas facilement le temps pour nous. Dire les choses franchement sans détours peu de gens en sont capable... mais aussi peu de personne savent écouter la franchise qui ne se veut pas méchante mais réaliste et pour faire avancer... Il faut savoir déconnecter ! Merci pour ce blog. Petite précision : je ne laisse jamais de commentaires car je reçois la newsletter et il faut cliquer sur le lien pour faire un commentaire. Super blog ! Merci et bonne continuation (ce blog m'aide aussi à me poser des questions et à évoluer dans ma pratique). Emma.

pascale perrillat a dit…

merci beaucoup pour cette reconnaissance. c'est du baume sur mon coeur de lire que ma franchise ne se veut pas méchante mais réaliste pour faire avancer. c'est exactement ça. que mon humble passage sur cette terre soit un jour utile à quelqu'un ou quelque chose, c'est vraiment ce que je veux pouvoir dire à mon dernier jour. mais attention, je ne suis pas pressée de tirer mon bilan.
je secoue les pruniers, j'en rajoute parfois, j'ai besoin de me vider pour me re-remplir. merci infiniment.

SAM a dit…

Ah ça y est, je ne comprenais plus comment laisser un commentaire !! Il faut cliquer sur l'article maintenant, du coup ça faisait un moment qu'on se s'était plus parlé. Moi je n'arrive pas à dire aux gens si ils m'ont blessé et c'est mon grand souci, parce qu'après je cogite, je cogite et c'est pire... Je pense que mon éducation y est pour quelquechose : mon père était un personnage très imposant que j'adorais et surtout je le considérais un peu comme un "dieu". Je suis aussi de cette génération où nous ne devions pas répondre aux adultes, respect à 100%. Du coup même si parfois ça me titille, le fait de voir mes enfants nous répondre ( même à leur père !!) je me dis que c'est mieux, qu'ils se laisseront moins faire par d'autres et surtout ils ont ( parfois) raison dans leur réponse : du coup ça me permet de me remettre en question en tant que mère et c'est positif. Bref tout ça pour te dire que tu as bien raison de ne pas être un mouton suiveur au moins c'est clair pour ton entourage. Bises Pascale et reste telle que tu es.

pascale perrillat a dit…

cet article a déclenché de nombreuses réflexions de personnes qui se rendent compte qu'effectivement elles sont malgré elles influencées par leur éducation. moi je ne peux pas me changer, je suis de nature à dire ce que je pense des choses, mais pas à faire du mal aux gens par contre, j'ai beaucoup de respect pour les opinions de chacun, mais je suis influencée, moi aussi, par mon éducation, et je n'arrive pas tant que ça à m'en libérer. moi c'est le sentiment de responsabilité qui m'en fait faire des tonnes. je vais me soigner....