punition, sanction, discipline


DIMANCHE 27 JANVIER 2013


LA PUNITION ET LA SANCTION, LA DISCIPLINE :


En voilà un sacré sujet que je voudrais évoquer avec vous aujourd'hui, parce que nous sommes au cœur de la fonction éducative et que des tas de gens ne savent pas comment s'y prendre, il faut commencer par se poser les bonnes questions.


Arrêtez tout de suite de vous faire des nœuds au cerveau, commençons par la définition du Larousse :


le synonyme de punition c'est sanction.

sanction : peine prévue par la loi et appliquée aux personnes ayant commis une infraction.

Punition: peine infligée pour un manquement au règlement.

Donc c'est bien une réaction induite par un manquement au règlement.

Alors, pourquoi un règlement ?
Pour pouvoir vivre en groupe, il faut respecter des règles implicites ou explicites mises en place par le groupe pour son bon fonctionnement. …


Ces règles sont amenées à ne pas être respectées = soit qu'elles soient transgressées, soit qu'elles soient oubliées, (ce qui peut passer inaperçu ou qui peut être constaté), (ce qui peut provoquer une gêne ou ne pas en provoquer).


Si on ne réagit pas face aux comportements gênants même peu graves, on peut donner l'impression que l'on cautionne à reproduire à nouveau. C'est bien une démarche éducative, on doit exprimer son mécontentement mais sans agresser l'autre.


Les adultes sont un pont entre l’enfance et la réalité extérieure, et, en même temps, un filtre de protections entre les illusions de l’enfant et l’amertume d’une réalité quelquefois agressante.


La discipline permet à l'enfant d'apprendre à vivre en groupe et en société en lui inculquant certaines règles comme la politesse et le respect des autres. L'enfant a besoin qu'on lui fixe des limites et qu'on lui dise non au moment opportun jusqu'à ce qu'il soit capable lui-même de s' autodiscipliner.


Et c'est un signe d'amour que d'apprendre à son enfant qu'il y a des comportements qui ne sont pas acceptables en société.


Un enfant, doué d’énergie, va chercher à éprouver la solidité du mur qui est en face de lui, et sur lequel il va s’appuyer pour se construire. Cet apprentissage débute dans des situations toutes simples : le bébé rampe et arrive devant le meuble télévision, dont les parents ne veulent pas qu’il ouvre la porte et manipule les boutons : on lui dit « non » à chaque fois. On le prend dans les bras quand il essaie d’y accéder. On mettra un coussin, ou quelque chose d’autre, qui l’empêchera de toucher la télévision. Le « non » veut dire que ce n’est pas possible, que ce n’est « jamais » possible.

Nous avons maintenant beaucoup d’observations montrant comment les enfants qui n’ont pas ce cadre deviennent agités, instables, exigeants. Ils sont très quémandeurs à

l’égard des adultes. Ils les provoquent, cherchant une réponse, et s’opposant à cette réponse comme pour maintenir le contact. Ils sont anxieux, et gardent un désir de toute-puissance de tout-petit, qui n’est pas de la confiance en soi, mais le sentiment de pouvoir être le centre du monde. Ces enfants ne peuvent donc pas développer des relations sociales satisfaisantes avec les autres enfants et avec les adultes.

Comprendre n'est pas laisser faire

Face au comportement autoritaire de l’enfant, il ne s’agit pas bien sûr d’être laxiste, de laisser faire, de ne rien dire, mais de savoir se positionner, d’être le garant d’une rencontre sans danger avec la réalité.

Faut-il sanctionner ou punir ?

Pour qui intervient l'adulte ?


- pour celui qui ne respecte pas la règle (transgression ou omission)


- pour celui ou ceux qui sont victimes, gênés, troublés


- pour la (micro) société, école ou les autres enfants en accueil


- pour soi, éducateur,


- …

Pour quoi ?


- pour la sécurité, l'équilibre des individus et du collectif


- pour la crédibilité du dispositif réglementé, légiféré


- pour la réussite de l'action éducative et de la vie collective


- pour l'éducation de celui qui ne respecte pas la Loi


- pour l'éducation de tous les individus constituant le collectif


- pour son narcissisme professionnel et/ou personnel (image de soi)


- pour son (bon) plaisir, conscient ou non (pouvoir, toute puissance, voire dimension sadique)


Il faut savoir que l'adulte sanctionne par rapport à son éducation passée, il la reproduit exactement ou à l'opposé selon sa réactivité. Il va poser un cadre éducatif avec des limites qui seront plus ou moins laxistes ou strictes. D'où inévitablement des différences de points de vue sur la dimension du cadre qui est propre à chaque adulte.

On fait une différence entre punition et sanction en expliquant que la punition est une réaction déclenchée par la colère de l'adulte, elle vient pour apaiser l'adulte, et risque d'humilier l'enfant.

tandis que la sanction est réfléchie par rapport à la possibilité de réparation que l'on va proposer à l'enfant.


Il faut faire preuve de fermeté tout en usant d'un ton calme, favoriser la collaboration de l'enfant plutôt que sa soumission. « Le parent sert de premier modèle et c'est dans la nature même de l'enfant de vouloir lui faire plaisir et de l'imiter. S'il se sent aimé et respecté, l'enfant va se laisser plus facilement influencer, discipliner et encadrer.»

Il faut proscrire l'utilisation de stratégies disciplinaires négatives, par exemple: le châtiment corporel, les menaces, les cris, les humiliations et l'isolement prolongé.



Par contre Françoise Dolto ne parlait ni de punition ni de sanction mais de "hors jeu" (avec explication à l'enfant bien sûr) et préconisait 1 minute par année d'âge de l'enfant (2 ans = 2 minutes …)


Pour tous ceux qui sont contre cette façon de sanctionner, rappelons-leur que l'exclusion du groupe n'est pas pire que qu' imposer à un enfant de rester assis dans son siège auto durant des heures car papa/maman partent en vacances.



C'est au professionnel d'aider les parents à éduquer leurs enfants.

La discipline tient en quelques règles expliquées au début de la vie comme les règles d'un jeu, la sanction ne doit pas être collective.


Celles-ci doivent être claires, constantes et bien expliquées aux enfants,le parent doit intervenir avec fermeté chaque fois qu'une règle est enfreinte, tout en restant sensible à ce que l'enfant vit de son côté.


Par les stratégies utilisées pour discipliner ou utilise des moyens positifs tels que donner l'exemple, encourager, féliciter, écouter et utiliser un bref temps de retrait.

Les parents séparés n'ont pas nécessairement besoin d'avoir exactement la même approche disciplinaire, ni les mêmes raisons pour lesquelles discipliner l'enfant.

D'ailleurs, même au sein d'un couple uni, ça ne veut pas dire que l'approche sera la même. L'enfant s'adapte bien d'un territoire à l'autre, à la condition que chacun des parents ne dénigre pas l'autre devant l'enfant.


Cependant, il est évident que les adulte en charge de l'éducation ont intérêt à s'accorder sur les principaux points de discipline.


«Avant, lorsque ma fille frappait son petit frère, je la privais de dessert ou de son jouet préféré. J'ai appris qu'il devait y avoir un lien logique entre le geste et la conséquence. Au lieu de la priver de quelque chose, j'exige maintenant qu'elle compense le tort qu'elle a causé par un geste utile ou aimable envers son frère, en lui lisant une histoire, par exemple.» La grande sœur répare au niveau de son frêre, au lieu d'être simplement punie. C'est plus positif.


Lorsque la consigne n'est pas respectée, le parent doit exiger une réparationimmédiate et surtout le parent doit toujours appliquer la sanction qui a été prévue en cas de non respect de la règle de vie établie.


Ceci est un document personnel, issu de mes recherches professionnelles. Pascale PERRILLAT.

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