une araignée dans des plafonds

 avoir une araignée dans le plafond = être un peu fou, avoir des lubies, mais sans que ce comportement soit gênant ou dangereux pour les autres.



c'est ce que j'ai pensé ce matin de deux de mes accueils, qui ont poussé des cris d'agonie pour ne pas laisser partir les mamans.

pour voir si les mamans allaient dévoiler un peu de faiblesse peut-être, pour faire état d'un manque de sommeil et ras le bol de se faire trimballer tous les matins jusque chez nounou, peut-être que c'était trop difficile d'entrer dans un jeu établi par des autres, peut-être signe de météo ?

toujours est-t-il que

  • même chez moi -où je pense que les conditions d'accueil ne sont pas dans les pires
  • même au bout de presque 3 ans d'adaptation 
  • et alors qu'en général ils s'adorent
il arrive certains matins que l'on doive tous s'arrêter pour laisser déborder une part de chagrin. ça leur fait du bien à ceux qui pleurent, ils avaient envie de le dire ainsi.

pas la peine de leur dire "maman va revenir" "tu vas bien t'amuser" "je t'achèterai un cadeau si tu es sage..."

ils n'ont envie que de hurler pour couvrir le fond de votre voix. ils s'écoutent gémir, là c'est de ça qu'ils ont besoin.

il faut plutôt que le parent ne s'arrête pas davantage, constate que l'enfant est au plus mal "oui je sais que tu es triste moi aussi mais je reviens au plus vite, je sais qu'ici tu seras très bien". il faut que le parent noue son mouchoir et se l'enfonce bien profond dans la gorge, il ne faut pas qu'il pleure même si lui aussi  n'a pas envie d'aller bosser aujourd'hui. même si ses collègues sont tous des pourris et le patron n'en parlons pas.

même si la nounou nous tape particulièrement sur les nerfs en ce moment.

c'est la vie, il faut aller bosser pour payer les factures, on en est tous là, et même ces touts petits en paient aussi un peu le prix.

le parent part, l'enfant n'a plus de raison de hurler puisque moi je n'y accorde pas d'attention, et il se met à jouer.

alors je filme pour rassurer les parents, je ne veux pas qu'ils aient le cafard toute la journée sans savoir.

à midi je leur demande "alors qu'est ce qu'il s'est passé ce matin, pourquoi tu as crié comme ça ?"

et j'ai droit en général à un grand sourire, mais pas de réponse. ils n'en savent rien de ce qui se passe quand ils perdent le contrôle de leurs émotions.



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