l'histoire du monsieur qui enquêtait auprès de notre ram

surprise ce matin de voir un monsieur inconnu nous proposer une table ronde, (que les chaises).

au sujet de ce que l'on pense de notre métier par rapport à nos employeurs, pour éventuellement nous proposer des solutions d'amélioration de nos conditions de travail dans le biais du SIBTAS notre communauté de commune.

- mais bien sûuuuuuuuuuur, avec grand plaisir.

il a eu un peu peur que je ne sois représentante syndicale au départ car d'entrée j'ai parlé des sujets qui piquent. j'ai répondu "pour une fois que je tiens quelqu'un qui me demande ce que je pense, je ne vais pas vous lâcher". mais avec le sourire attention.

non je ne suis pas syndiquée du tout. j'ai essayé mais ça ne me plait pas. je ne rentre pas dans les moules.

"les exigences professionnelles et matérielles que l'on nous demande de financer par exemple sur nos propres deniers car ce n'est pas avec les frais d'entretien que l'on va s'en sortir, et même avec nos exonérations d'impôts sur les revenus qui existent quand même pour que nous payons les immobilisations immobilières pour accueillir une fonction publique d'aide au travail des parents.

nous avons toutes souligné la grande implication des pères dans l'éducation de leur enfant, et aussi la multiplication des familles recomposées, avec qui nous devons déployer toute notre diplomacie. tous les parents sont informés des enjeux de l'éducation mais ils ont trop d'informations qu'ils ne savent plus trier, ils veulent tous la meilleure des nounous mais la moins cher ce serait le top. des collègues précisent que les parents nous choisissent par défaut alors que s'ils avaient l'option crèche et son tarif amélioré ils nous laisseraient en plan. (moi je sais que certains parents se mordent les doigts et que le personnel de crèche préfère l'accueil familial pour ses propres enfants.)

nos mauvaises conditions de travail, avec pas de visite médicale, nos maladies de dos qui ne sont pas reconnues professionnellement, la difficulté de gagner correctement sa vie pour s'assurer une retraite décente. nos semaines à rallonge pour répondre aux besoins des parents...

le monsieur il a bien encaissé le coup, mais je ne suis pas sure qu'il ait obtenu les réponses qu'il était venu entendre.

une collègue a expliqué qu'elle réfléchissait à créer une MAM pour améliorer sa vie privée, c'est très dur de voir sa maison en désordre, les matériaux usés par la fréquence d'utilisation, les maris qui n'ont plus vraiment de place, je lui ai dit de divorcer, c'est plus simple ! et je lui ai demandé si elle avait calculé le coût de sa MAM une fois le loyer et les frais de fonctionnement payés.

une autre collègue a dit qu'elle songeait à arrêter le métier car elle ne gagnait pas assez sa vie, elle a 4 enfants à élever et les contrats se font rares.

une autre collègue a parlé des grosses erreurs sur les contrats quand les ram s'en mèlent et qui nous font avoir du fil à retordre avec les parents.

moi j'ai dit que les parents doivent pouvoir choisir entre plusieurs formes d'accueil mais qu'il faut que nous soyons tous logés à la même enseigne financièrement, car c'est injuste que l'état distribue des subventions au double pour les crèches et pas pour nous alors que nous on se tape tous les horaires décalés. que l'on travaille pour la plupart plus de 10 h par jour mais qu'on n'est censées faire notre ménage après le travail, la cuisine aussi, et la compta.

à propos de compta j'ai dit que nos bulletins de salaire et nos contrats sont des casse-têtes chinois et que c'est normal que les parents ne veuillent pas y passer leur temps libre. (moi non plus).

une autre a parlé des périscolaires qui nous prennent 1 place, donc on les refuse alors qu'il faudrait plus de souplesse pour arranger les parents.

moi j'ai demandé qu'il nous fasse un groupement pour nos achats pour avoir des prix professionnels.
j'ai dit aussi qu'en 2017 les parents doivent pouvoir savoir juste en cliquant qui sont les ass mat qui ont une place disponible sans se taper toute la liste à téléphoner.

et nous avons confirmé que nous aimons toutes notre métier pour la liberté qu'il nous accorde et que nous l'avons choisi en conscience des privations que nous endurons.

pendant ce temps notre animatrice a géré 30 enfants en toute quiétude, ils ont écouté de la musique en dansant avec des foulards.
nous on était au tacquet.

pauvre monsieur sympathique ! il a été poli jusqu'au bout en trouvant nos arguments très intéressants. son but je pense c'était plutôt de positionner le fonctionnement du ram avant de lui prévoir un nouveau local, et il va encore se tourner vers les parents pour avoir leurs avis, c'est quand même le point névralgique la demande des parents, moi je dis qu'il faut qu'ils aient les choix, certains la collectivité, d'autres la vie de famille, d'autres la mi-collectivité.

et je milite perso pour la gratuité totale des frais de garde des moins de 4 ans. ils sont notre demain.

et merci Murielle, parce qu'avec ma grande langue j'ai oublié la veste d'Eva en partant, c'est l'animatrice qui me l'a rapportée à la maison...oups.


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