Violences et abus sexuels
L’inceste est sans doute
l’expérience humaine la plus cruelle, la plus perverse.
Définition
de l’inceste
-
du point de vue
légal c’est le rapport sexuel entre parents de même sang.
-
Du point de vue psychologique, l’inceste inclut les contacts
physiques avec la bouche, les seins, les parties génitales, l’anus
ou autre partie du corps de l’enfant dans le but de provoquer
l’excitation sexuelle de l’agresseur. Celui ci n’est pas
obligatoirement un parent de sang, il peut être un parent par alliance ou
remariage.
Il y a d’autres types de comportements
incestueux ou il n’y a pas contact avec le corps de l’enfant
comme : l’exhibitionnisme, la masturbation en présence de
l’enfant, faire poser l’enfant pour des photos pornographiques,
épier l’enfant quand il est nu, faire des remarques corruptrices
et sexuellement explicites à l’enfant.
Tous ces comportements exigent le secret.
Ces actes incestueux avec ou sans contacts sont
destructeurs sur le plan émotionnel pour l’enfant.
Depuis quelques années il y a prise de
conscience devant ces abus. Il reste beaucoup d’idées
reçues à évacuer, par exemple que l’inceste
serait un phénomène rare qui arriverait dans des familles pauvres
et que les agresseurs seraient des inadaptés sociaux.
Une « si gentille
famille »
La
plupart des familles incestueuses donnent une image tout à fait normale
au reste du monde, elles gardent cette apparence pendant de nombreuses
années, parfois pour toujours. Les parents peuvent même exercer
des responsabilités au plus haut niveau sur le plan associatif ou
religieux, présenter les plus hautes garanties morales.
Pourtant à l’intérieur de la famille il n’y a pas de relations franches, aimantes et pas de communication. Chaque membre de la famille souffre d’une grande solitude affective, il y a dissimulation, insatisfaction, stress et manque de respect.
Le parent agresseur cherche à
l’intérieur de la famille, dans la personne de l’enfant la
compensation pour le manque dont il souffre, c’est lui le responsable.
L’enfant cède soit parce qu’il y
a coercition (contrainte) psychologique ou parce qu’il y a menaces de
sévices corporels, d’humiliation ou d’abandon.
Pourquoi les enfants ne
dénoncent pas
Les
agresseurs utilisent souvent la menace pour faire taire la victime :
« je te tuerai…je te battrai… personne ne te
croira… j’irai en prison… ça rendra maman
malade… »
D’autres
agresseurs ont recours à la violence physique, la majorité des
enfants abusés sont maltraités sur le plan émotionnel et
physique.
L’enfant garde le silence non parce
qu’il a peur de la violence, mais il craint de désunir la famille
en causant des ennuis à l’un des parents, la loyauté est
très puissante.
L’enfant agressé perçoit
l’interdit et la honte dans le comportement de l’agresseur. Ils
savent qu’ils sont violés, ils se sentent salis. Ils
intériorisent la faute et ils sont persuadés que c’est
entièrement leur faute. Cette pensée nourrit de forts sentiments
de dégoût de soi et de honte.
L’enfant refuse de considérer que le
parent est mauvais.
Ils pensent que personne ne va croire leur horrible
secret, ils se sentent seuls à l’intérieur et à
l’extérieur de la famille. Cette solitude les ramène vers
l’agresseur le seul à leur accorder de l’attention.
Certaines filles victimes de leur père se
sentent coupables d’avoir trahi leur mère et cela augmente encore
leur culpabilité.
La jalousie parentale
L’inceste
lie la victime à l’agresseur d’une façon intense et
folle. En particulier dans le cas père/ fille, le père devient
souvent obsédé par sa fille et fou de jalousie vis à vis
des garçons avec qui elle sort. Il vit cela comme une trahison, un
rejet, une infidélité et un abandon. Il arrive de la battre de la
menacer verbalement pour lui mettre dans la tête qu’elle
n’appartient qu’à un homme, à papa. Ces messages sont
aussi destructeurs que l’inceste lui même car à
l’âge adulte ils l’empêchent de vivre normalement
l’attachement à une autre personne. Ces victimes d’inceste
prennent souvent l’obsession pour de l’amour, elles ont de la peine
à se convaincre qu’elles sont victimes.
Recouvrir le volcan
Beaucoup
de victimes se fabriquent un écran psychologique qui repousse ces
souvenirs au delà du champ de la conscience. Ils peuvent resurgir brutalement
à cause de certains événements (naissance, mariage, mort)
ou lors d’une thérapie. L’inconscient protège ces
victimes de ces souvenirs, et il les laisse resurgir quand la personne est
prête à les affronter.
Le
partenaire silencieux
Beaucoup de filles victimes éprouvent plus de
colère envers la mère qu’envers leur père,
l’agresseur. Elles se posent la question « que
savait-elle ? » Il y a :
- Celles qui ne savent rien.
-
Le partenaire silencieux qui choisit d’ignorer
les indices de l’inceste en espérant se protéger et
protéger la famille.
-
la mère qui apprend que les enfants sont
violés et ne fait rien : c’est la plus coupable.
Souvent ces partenaires
silencieux ont été eux mêmes maltraités au cours de
leur enfance. Ils souffrent d’une faible estime de soi et l’inceste
leur fait revivre les affres de leur enfance.
L’héritage de
l’inceste
Les
adultes violentés pendant leur enfance ont hérité trois
sentiments :
Celui d’être Dégoûtant, Détruit,
Différent (les trois D). Les sentiments de dégoût
de soi entraînent parfois les personnes dans des relations avilissantes
avec exploitation et trahison ; Ils revivent ainsi le scénario
familial.
La plupart ont des difficultés dans les
relations amoureuses, soit l’amour physique les répugne ou alors ils
sont hyperactifs sexuellement ce qui augmente encore leur dégoût
d’eux mêmes.
Certains retournent contre eux mêmes la
douleur et la rage, ils souffrent alors de dépression, de migraines ou
prennent du poids.
D’autres cherchent la punition, ils se prostituent
sabotent leur travail, deviennent des délinquants.
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