Comment un tout petit peut
posséder ce code complexe qu’est le langage ?http://lesgrabouilles.hautetfort.com/archives/category/docteur/index-3.html
On a longtemps cru que c’était par
simple mimétisme que l’enfant finissait par s’approprier le
langage. L’imitation est certes indispensable – le bébé
parlera si on lui parle- cependant des études scientifiques dont
celles du linguiste Steven Pinker , démontrent que les nourrissons
reproduisent des mots qu’ils auraient déjà ancrés en eux, un peu
comme l’araignée instinctivement tisse sa toile. L’être humain
posséderait une sorte de langage inné, un dictionnaire universel,
commun à toutes les langues, qui lui permettrait de faire ses
premiers pas dans le langage. A nous parents, de provoquer les
stimuli nécessaires pour permettre à cet instinct naturel de se
développer.
Dès
les premiers mois de sa vie l’enfant a besoin de communiquer :
il « boit » sa maman des yeux, il l’écoute
attentivement, il l’implore du regard quand il va mal, il pleure et
se manifeste d’abord par des sourires dès le premier mois puis par
des balbutiements qui sont essentiels et doivent être encouragés.
Et c’est bien ce qui se passe quand, penchée sur lui, vous lui
souriez et lui parlez en réponse.
Peu à peu vous l’entendrez
vocaliser, il s’entraîne à ressentir ces sons qu’il organisera
plus tard pour fabriquer les mots. Et lui répondre en jouant sur les
modulations de la voix va lui donner envie d’explorer ce formidable
outil qu’il a en lui. Très vite, il va chercher à reproduire les
sons qu’il entend et tous ses sens sont en éveil, son ouie mais
aussi sa vue quand il observe le mouvement des lèvres de sa maman et
le toucher qui lui permet de découvrir sa bouche, sa langue.
Vers 7 mois quelques mots
compréhensibles font leur apparition : c’est le premier «
papa » si émouvant qu’il se plait tant à répéter à
l’infini.
Les
premiers mots : c’est après un an que le langage
entre dans sa phase « parole » ; il a expérimenté
les sons, il est prêt à apprendre, à reproduire des mots et à
leur donner du sens.
Ce sont d’abord des mots fourre-tout
qui résument une action complète comme « boire » ou
« dodo » (je veux faire dodo) où l’intonation remplace
la construction grammaticale.
Puis les mots juxtaposés : « papa
pati » « a pu gâteau » et les mots valises qui
désignent un ensemble d’action : « toto » pour
tout ce qui roule.
Mais comme dans la période précédente,
cette étape ne se réalisera que si l’adulte participe .l’enfant
a besoin de sentir qu’il communique et qu’on l’écoute pour
avoir envie d’aller plus loin.
Entre 18 mois et 2 ans, son vocabulaire
s’enrichit énormément passant de 50 mots à 250-300.
Regarder avec lui des livres d’images
enrichit son vocabulaire. Une nouvelle collection de livres pour les
tout-petits vient d’être créée chez Nathan, des livres à toucher
à mordiller, des livres pour parler. Ne soyez pas surpris s’il
invente des mots quant il ne sait pas, A vous de lui apporter le bon
vocabulaire mais ne lui parlez pas « bébé »,
c’est en entendant les tournures grammaticales qu’il les
maîtrisera et progressera dans son expression.
Les
premières phrases : à partir de 2 ans, il sait
maintenant enchaîner quelques mots pour faire des phrases encore
maladroites mais signifiantes. Il comprend mieux et s’exprime de
plus en plus. A vous de l’aider à mémoriser la bonne
prononciation, le bon mot sans jamais l’interrompre : votre
petit a quelque chose à vous dire et si vous le coupez pour lui
expliquer qu’il prononce mal tel mot, vous rompez la communication
qui est la raison même du langage et votre petit soit va s'énerver
soit il va se taire.
Comme à l’école maternelle,
utilisez la méthode du feed- back qui consiste à renvoyer la bonne
prononciation en reformulant sa phrase : « alors si je
t’ai bien compris, tu as vu le chat ».
Vers 3 ans, ses phrases combinent 4-5 mots et son vocabulaire
approche les 1000 mots (4200 mots sont couramment employés par
l’adulte)
Vers 4 ans, son langage est structuré même si de nombreuses erreurs
grammaticales subsistent « dis mamie, tu m’emmènes voir les
chevals »
En conclusion, si l’enfant porte en
lui dès sa naissance, ce sens inné du langage, il a besoin de vous
pour pouvoir l’exprimer. Plus vous lui parlerez, plus il parlera.
Plus il aura le désir de communiquer, plus il découvrira de choses
à nommer et son vocabulaire s’enrichira. Mais chaque enfant a son
propre rythme d’apprentissage : Einstein a parlé à 4 ans
(parait-il) !
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