gestion de crise

Grosse affaire ce matin, 21 mois ne veut pas descendre de la voiture de maman, il hurle, entre à reculons chez sa nounou, ne veut même pas que le bébé s'approche de lui alors que d'habitude il va au-devant. 

C'est une de ces grosses crises qui font que tout le monde autour reste interloqué tellement nous sommes pris au dépourvu.
La maman essaie par tous les moyens de détendre son enfant et moi je reste en dehors. Jusqu'au moment où il faut bien que la maman reparte à son travail et que je prenne les choses en mains.

Disons que je prends un enfant à bras le corps plutôt. Lui qui aime plutôt bien sa nounou -d'habitude-, se débat bec et ongles et hurle à la mort, il dit "ture, ture" en gigotant des pieds, il se cabre et se renverse en tous sens. il tape sur la porte vitrée avec sa petite voiture pour scander ses protestations.

Il n'est pas content pour une raison que je ne connais pas et je me dois professionnellement de respecter sa douleur et de l'aider à expulser sa colère pour ne pas justement qu'elle reste à l'intérieur.

Pas évident quand un 4 ème enfant fait son arrivée au même moment, que le plus grand me place sous le nez toute une série de voitures pour que j'en nomme les couleurs, heureusement que le bébé ne se soucie pas de nous...

L'enfant est pris dans un tourbillon de colère et là il ne va pas s'en sortir seul, je suis l'adulte qui doit lui donner confiance et lui montrer que je sais lui venir en aide.

Ouf j'ai passé une bonne nuit et je l'ai dit à Julien -un papa- ce matin = justement aujourd'hui je rajeunis. 
il m'a dit "bon anniversaire alors", mais non, mon anniversaire c'est en août, c'était une blague !

Du coup je suis trop forte, énorme.

J'ai pris l'enfant au-dessus de ses coudes, assez fermement et je m'étais assise pour être bien à son niveau de regard. Par la pression mais avec un ton normal je lui ai fait sentir qu'il fallait qu'il écoute ce que je voulais lui dire, au début il a essayé de me faire lâcher prise, mais je n'ai pas flanché.

La partie était fine = il en allait de la suite de nos relations. Ce n'est pas l'enfant qui doit gouverner l'ambiance où il se trouve, mais c'est à l'adulte de montrer qu'il est le phare, celui qui tient la barre.

Hissez- haut Santiano.

L'enfant s'est arrêté de gigoter et de pleurer dans la foulée, au bout de 10 secondes à peu près. Ma mission n'était pas terminée, il fallait le rassurer de mon affection. Alors je l'ai installé à demi allongé sur mes jambes et contre mon ventre. J'étais derrière lui et je lui caressais les cheveux, les joues, les jambes, je parlais de ma voix la plus douce "allez, c'est bon, c'est fini, tout va bien, on va jouer avec le sable..." 

Il a accepté de m'écouter, et moi je ne faisais pas encore ma fière parce qu'à chaque fois que j'ai une situation exceptionnelle à gérer je me sens comme une débutante et je ne suis sure de rien, je ne fonctionne qu'à l'instinct.

La gestion de la crise  m'a pris 10 minutes, et foi de nounou je n'en suis pas revenue quand je l'ai vu accepter la voiture que je lui tendais et se mettre à jouer au milieu des enfants comme si rien ne s'était passé, même pas un reste de sanglot qui traînait. Il était devenu ZEN.

Je lui ai tendu un biscuit, celui qu'il rejetait 1/4 d'heure avant. Je n'en ai pas trop fait juste un câlin sur la joue pour le plaisir et j'ai dit que cet enfant était gentil. Les autres enfants étaient comme d'habitude.

Dès que j'ai pu j'ai appelé sa maman pour la rassurer. Si j'étais à sa place je me serais sentie très mal et triste aussi.

J'ai bien ma petite idée, c'est que ce serait la difficulté de prêter les jouets qui causerait ces réactions. 

De se dépasser pour gérer la crise qu'il vient de vivre, je pense que ça va lui donner une meilleure confiance en lui et je pense qu'il va pouvoir anticiper la prochaine fois puisqu'il tirera des leçons de ce qu'il a vécu.

Il ne faut pas renier nos émotions négatives, il faut apprendre à les dominer. C'est un pas vers l'auto-contrôle de soi.

J'ai vite écrit l'article pour ne rien oublier, et là ils sont tous les 4 en train de jouer au sable, l'enfant est débarrassé de ses soucis et il joue parfaitement normalement à côté des autres. tout va bien. 

comme je me sens jeune !

2 commentaires:

Laurie a dit…

Bravo Pascale! Eh oui, pas le temps de s'ennuyer dans ce métier!

pascale perrillat a dit…

plus les années passent et plus c'est pareil.