c'est quand même tout un monde de passer un entretien !

Je crois vous avoir dit que j'étais the boss pour décrocher des contrats ? que j'avais le bla bla, une méthode en béton, etc ?

Je vais vous prouver le contraire.
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j'avais rendez-vous à 17h avec une maman qui souhaitait me confier son enfant de 2 ans les lundis, elle m'avait demandé si j'avais bien encore une place dispo. je lui avais expliqué que oui mais jusqu'en mi-mars puisqu'une autre maman avait réservé depuis longtemps. elle me répond, "ça m'intéresse quand même".

trop fort, moi aussi ça m'intéresse, vu que ces fouttus assedics ne m'indemnisent pas quand je perds un contrat et que j'attends que les dates des réservations avancent.

elle a vu que j'emmenais les enfants au ram et c'est ça qui l'intéresse. je prends des précautions en racontant l'histoire parce que cette maman va surement me lire, comme tous mes employeurs car ils viennent sur mon blog et donc je ne veux pas trahir sa confiance mais en même temps je ne veux pas vous décevoir car je vous ai habitués à ma franchise.

pour commencer c'est limite si j'étais vexée parce que je considère que ce que je propose aux enfants est bien au-dessus de ce qui se propose au ram. et bé vouè.

mais je ne me suis pas vexée car je suis ouverte d'esprit et je considère que ma fonction c'est juste de répondre aux besoins des parents-employeurs et je n'ai pas à juger des raisons qui les poussent à me demander des services.

surtout que ces services sont rémunérés.

16h45 je suis encore assise sur mon fauteuil dans un salon de coiffure à 8km de chez moi...je dis à la coiffeuse que j'ai rendez-vous, il faut se dépêcher. il y avait tant de monde que j'ai attendu 1h30 avant d'être prise en charge. 

mais j'avais les racines minables, obligée de rester. vous ne savez pas ce que c'est que les cheveux blancs peut-être ? ça vous repousse toutes les 3 semaines. je déteste aller perdre mon temps chez le coiffeur mais si je me fais mes teintures c'est la cata = il y en a plus sur les murs que sur mes cheveux. 

du coup la coiffeuse me pose des tas de questions sur mon métier = je sens bien qu'elle va me faire un enfant juste pour pouvoir me le confier...

mais quelle journée de repos ! déjà un livreur m'a tirée du lit en sonnant à ma porte pour un colis au nom de ma fille. ensuite je démèle quelques problèmes dans mes mails, une maman a des soucis avec la déclaration pajemploi, il faut que je reprenne les contrats. 

je téléphone à ma mère 
-maman, je n'ai plus qu'à m'habiller et j'arrive. 
-oh je suis prête depuis longtemps MOI.


j'ai lu chez le coiffeur un article la-dessus et du coup je me demande bien si c'est ma mère qui a le plus besoin de moi ou le contraire. depuis 27 ans tous les mercredis j'emmène ma mère faire ses courses. elle est veuve et n'a pas le permis. à présent elle a 87 ans et d'énormes difficultés à se déplacer. elle devient mon enfant. elle ne fait rien sans me demander mon avis, sauf quand elle fait exprès de faire le contraire de ce que je lui ai demandé. ce matin elle me courrait après "façon de parler" dans le magasin pour me demander si elle avait bien fait de prendre cette marque de lessive. et moi je marche, je cours, je vole.
tous les mercredis midi je l'invite à manger car c'est mon jour de repos...personne ne l'invite jamais. alors j'ai de la peine pour sa solitude.je me rends compte que je passe ma vie avec elle et elle me fait bien remarquer quand je ne suis pas avec elle que ça la gêne.
mais moi je suis de l'ancienne mode, bien éduquée par maman, je sais que les enfants ont été mis au monde pour venir en aide aux parents...j'explique le contraire aux miennes, mais je n'arrive pas à vivre ma vie comme si je ne la connaissais pas. j'ai la culpabilité depuis la mort de mon père.

ah mais que dis-je. où vous perds-je ? vous savez, j'ai eu le temps de lire plein d'autres articles et j'ai bien l'intention de vous les livrer mais pas ce soir. là je me suis relevée car je n'arrive pas à m'endormir. cet article me trotte dans la tête il faut que je vous parle de cette journée de repos. 

pas de place pour me garer devant la banque. tant pis pas le temps de passer à géant prendre des pizzas pour midi. pas le temps de passer au magasin de jouets. pourtant j'ai tout marqué sur ma liste. je vais vite apporter les courses chez ma mère et préparer à manger pour Léa aussi. il faut se magner car cet aprèsm je dois retourner en courses et chez le coiffeur. 

vite je rentre pour mon entretien. hum le ménage n'est pas fait, mes papiers ne sont pas prêts. je ne retrouve pas mon tarif. je crois que je vais donner très mauvaise impression. tant pis au pire, c'est juste pour le lundi...

la maman est dans la cour, ponctuelle avec ses deux enfants, une grande fille de 5 ans et un petit garçon. je sors pour les accueillir, un train passe tout près. la maman me serre la main, je la sens conviviale. je lui montre les extérieurs et je la préviens que j'étais absente toute la journée, je lui présente mes excuses d'avance, elle me sourit. 

je sens le feeling qui vient de passer. j'ai senti le feeling dès les contacts par mail, au moment où elle m'a écrit "ça m'intéresse quand même". j'ai vu qu'elle était de ma trempe.elle fonce. elle a une idée dans la tête et elle fait ce qu'il faut pour la mettre en place.

les enfants sont immédiatement dans le bain, ils jouent avec les objets que j'ai volontairement mis à leur hauteur. je fais visiter la maison. même la chambre qui n'est pas rangée puisque les enfants y sont allés tout seuls. elle me dit qu'il en faut de la place pour tout ranger. elle remarque mon matériel identique au sien. moi j'utilise l'humour pour essayer de sauver ma peau. tant pis si elle ne me confie pas son enfant, je ne voudrais pas quand même qu'elle me juge sur ce défaut de présentation.

j'ai pris les 3 fascicules de ma certification qui étaient à portée de main et je lui ai brièvement exposé les efforts que j'ai fournis pour les rédiger. elle me dit qu'elle est institutrice remplaçante et qu'elle fait des journées de 10 heures à cause des trajets. 

à plusieurs reprises elle me fait comprendre qu'elle va me confier l'enfant. nous abordons les tarifs. pas de chance pour elle ça va être plein pot et comme son mari est en congé parental, elle n'aura pas droit à pajemploi et devra payer en plus mes cotisations salariales. mais elle a droit aux tickets cezus.
elle dit "pour moi c'est bon"
- pour moi c'est bon aussi ! l'enfant est complètement épanoui, il n'a pas peur, la maman non plus, nous ne ferons pas de période d' adaptation.
- on commence lundi ?
- d'accord.

nous n'avons pas du tout mis en application les conseils qui sont préconisés, nous avons signé un pacte oral comme des marchants de foire. je sens que je n'aurais pas de problème avec cette famille. elle assure qu'ils sont flexibles et s'adapteront à mon planning. je lui assure que nous pourrons résilier l'accueil quand bon nous semblera. je vais lui envoyer des documents par mail. j'ai posé quelques questions sur les habitudes de l'enfant. 

et puis il y a autre chose...
dans la conversation qui a duré 1 heure, j'ai fait le rapprochement avec une famille dont j'ai gardé l'enfant Quentin il y a longtemps, et je me suis souvenue qu'ils se connaissaient. (parce qu'avec les familles on arrive à parler de nos vies privées sans nous en rendre compte), et en effet. 

du coup il n'y a pas de doute pour moi, je sais que je vais avoir une chaude recommandation, les yeux fermés. 
parce qu'avec nos employeurs on développe des liens très forts. et on n'a pas besoin d'y mettre les mots, ça se ressent. Je sais ce que pensent de moi les parents de Quentin et je sais ce qu'ils vont témoigner de moi et de ma famille.

les deux enfants ont eu du mal à quitter la maison, la grande soeur a demandé si elle aussi pourrait venir chez la dame.
si le budget n'est pas trop serré le petit garçon viendra peut-être aussi le vendredi. jusqu'à l'arrivée de Théo.

voilà je vous ai tout dit. je ne travaille pas toujours comme une vraie professionnelle, mais quand je suis naturelle, au fond, c'est là que je sais le mieux faire passer ce que j'ai de meilleur.

c'est quand même un monde de se tracasser pour un entretien !

4 commentaires:

Unknown a dit…

trop bien tes articles...rester sois et NATURELLE,franche pour les entretiens avec les nouveaux parents,ça doit être ça la recette... :)

pascale perrillat a dit…

oui Maîté, c'est pour ça que j'ai écrit l'article, pas nécessaire d'appliquer tout le protocole, puisque tu vois j'ai fait tout à l'envers et la maman m'a choisie quand même. les gens préfèrent je pense les imperfections quand elles ne sont pas cachées, comme moi je pardonne leurs imperfections à mes employeurs quand ils sont sympas.

Cécile a dit…

Bonjour,

Je viens de découvrir votre blog et je ne me lasse pas de le parcourir. J'aime vos questionnements, qui sont pour nous toutes, assmat, de vraies bonnes questions...savoir se remettre en question, chercher à comprendre pourquoi une activité n'a pas marché comme on le pensait...et tout ça, avec une pointe d'humour qui fait du bien !
En ce qui concerne les entretiens, j'ai toujours un peu d'appréhension avant de rencontrer les parents. C'est vrai qu'on essaie d'être à la "hauteur", faire bonne impression...mais c'est vrai qu'être naturelle, c'est le mieux !
Bonne continuation,
Cécile

pascale perrillat a dit…

merci Cécile pour les encouragements. Je suis née comme ça, si j'essaie de cacher quelque chose je vais à coup sûr foirer la cachette. je suis une garde fille, je peux assumer mes défauts. et seuls ceux qui peuvent les assumer aussi vont me choisir.finalement c'est facile. bonne route !