diversification alimentaire


VENDREDI 16 MARS 2012
L’allaitement et le maternage : 

Le Docteur Marc Pilliot, Pédiatre définit ainsi l’allaitement : « L’allaitement n’est pas seulement nourrir son bébé au sein, c’est un art : pour la mère, c’est l’art d’être à l’écoute de son bébé mais aussi à l’écoute d’ellemême et de son corps. Pour le professionnel c’est l’art d’être compétent et à l’écoute des parents et  de l’enfant. » 
L’OMS (Organisation Mondiale de la santé) conseille l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois. 
L’allaitement est bénéfique aussi bien pour l’enfant que pour la mère. 
Bénéfices pour l’enfant  
- moins de reflux 
- moins de diarrhée 
- moins d’infections ORL 
- moins d’allergie 
- stimulation sensorielle (goût et odorat) 
- favorise le développement neurologique de l’enfant (lait maternel contient des acides gras essentiels qui participent à la synthèse des neurones) 
bénéfices pour la mère
- corps à corps avec son enfant 
- favorise l’estime de soi 
- perte de poids plus rapide après l’accouchement 
- prévention de l’ostéoporose 
- prévention de certaines maladies pour la mère 
- avantages économiques (coût du lait, coût de la stérilisation, coût médical…) 

L’Assistante maternelle et l’allaitement : 

L’Assistante Maternelle si elle l’accepte, a un rôle d’accompagnement dans cette relation mère/enfant. Elle peut donner le lait maternel au biberon ou à la tasse ou encore à la cuillère (en fonction de l’enfant). La tétée du soir peut être un moyen de retrouvailles entre la mère et son enfant après la longue séparation de la journée. Là encore cet espace de retrouvailles peut être réfléchi en concertation avec l’Assistante Maternelle dans le projet d’accueil de l’enfant. 

Le sevrage :

Définition : Le sevrage c’est mettre à part, mettre une distance, éloigner, s’éloigner, former une limite. 
Ce sevrage doit être accompagné pour qu’il soit à la fois bénéfique pour l’enfant et pour la mère. C’est une étape importante dans la vie de la famille qui peut être douloureuse. 
C’est passer de l’union (corps à corps mère/enfant) à la relation selon D. Winnicott, pédiatre et psychiatre et psychanalyste britannique. 
C’est le sevrage qui va introduire la diversification alimentaire. Qui accompagne ce sevrage ?  
Le père en tant que tiers, mais aussi le reste de la famille ainsi que l’accueillante de l’enfant : l’Assistante Maternelle. 
Le père mais aussi l’Assistante Maternelle vont aider la mère et l’enfant à se séparer. Ils sont un soutien, une écoute. 

La diversification alimentaire :
Définition : Donner d’autres aliments que le lait à l’enfant. 
La diversification alimentaire va débuter quand l’enfant aura des dents, vers 6 mois révolus (c'est-à-dire quand le bébé sait déglutir, mastiquer, et que ses capacités digestives sont plus développées, à cet âge il aura moins de 
risque de développer des allergies alimentaires que plus tôt). 
La diversification chez l’Assistante Maternelle va  se faire après celle initiée chez les parents, il est donc important de dialoguer ensemble pour être cohérent pour le bien-être de l’enfant. 
Les aliments vont être introduits petit -à- petit et un à la fois. 
Le lait reste l’élément de base de l’alimentation du jeune enfant. Il va changer. L’enfant va passer du lait 1er âge au lait 2ème âge puis au lait de croissance. L’enfant a besoin de 500ml de lait par jour jusqu’à ses 3 ans. 
Le lait de vache n’est pas recommandé avant 1 an. Si pour des raisons économiques, on veut donner du lait de vache à un enfant entre 1 et 3 ans plutôt que du lait de croissance, le lait de vache entier sera le plus adapté 
(composition plus proche du lait de croissance, et riche en fer). 
Le sucre n’est pas nécessaire dans les laitages ou les fruits. 
L’eau et le lait sont les seules boissons nécessaires à l’enfant. 
Les enfants entre 6 mois et 3ans n’ont pas les mêmes besoins, les quantités de chaque aliment vont donc évoluer avec l’âge et les besoins de l’enfant. 
Pour avoir des repères sur l’âge auquel il est conseillé d’introduire chaque aliment, nous vous proposons de vous référer au tableau en fin d’article 

L’aspect psychologique dans l’alimentation :

T. Berry Brazelton, pédiatre américain, relate une citation d’une maman vue en consultation avec son enfant : 

« J’ai l’impression que si je le nourris bien, il pourra devenir président de la République, sinon il deviendra peut-être clochard ! » 

Cette citation soulève des questions. « La mère suffisamment bonne » selon Winnicott est-elle forcément la mère nourricière ? 

Avec le sevrage et la diversification alimentaire, l’enfant est progressivement intégré au repas de sa famille. Il est intégré là encore aux rites culinaires, à la culture de sa famille. Il passe à 4 repas par jour. Il devient petit à petit acteur de son repas car il devient de plus en plus autonome. 

Pour mémoire, vers 6 mois, l’enfant ne sait pas encore s’asseoir seul. Il ne faut pas hésiter à lui donner le repas dans les bras afin d’effectuer une transition en douceur (un changement à la fois). 

Vers 8 mois, l’enfant commence à s’asseoir seul, on peut lui proposer un transat. A cet âge, sa motricité fine s’améliore, il commence à acquérir la pince (pouce+index), utile pour attraper de petites choses. Tout naturellement il va manger en grandissant avec ses doigts. 

Avec la poussée dentaire qui débute vers 6 mois, l’enfant ressent le besoin physique de mordre pour se soulager.  On voit donc bien le lien entre le développement psychomoteur de l’enfant et son besoin de mettre à la bouche et de toucher. 

Toucher et mettre à la bouche permettent à l’enfant d’appréhender la nouveauté et de connaître le monde environnant que ce soit au niveau de l’alimentation, du jeu ou de la relation à l’autre. 

Le lui permettre c’est favoriser son éveil et l’accompagner dans ses découvertes ! 

L’attitude de l’enfant vis-à-vis de l’alimentation  change en grandissant ce qui déconcerte son entourage (famille, Assistante Maternelle…). 

Au début de la diversification alimentaire, le bébé est heureux de voir arriver son repas. Il s’impatiente. Il est à un âge où physiquement il est en pleine croissance (entre 0 et 1 an le bébé triple son poids de naissance). 

- Entre 1 et 2 ans, l’enfant  a un ralentissement au niveau de sa croissance. Son appétit est moins vif. C’est normal ! Il est en plein développement moteur, il fait du quatre pattes puis marche, il est dans la découverte. 
Son appétit du moment n’est donc pas lié à l’alimentation mais au jeu. 
Il acquiert comme tout un chacun, des préférences alimentaires. 

- Entre 18 et 24 mois, l’enfant s’affirme en disant : non ! Il entre dans la phase d’opposition (étape nécessaire pour se différencier et devenir un être à part entière). 
Cette opposition se manifeste aussi par le refus de manger. C’est normal. 

- Entre 2 et 10 ans, l’enfant entre dans une période de néophobie= peur de la nouveauté. 
Les nouveaux aliments, les nouvelles recettes lui font peur d’où son refus. De plus la couleur verte des légumes et fruits lui paraît suspecte, il l’assimile à du poison. 

Alors que faire, comment interpréter ce refus ? 
Il est conseillé de se rassurer et de rassurer les  familles. Le refus ne remet pas en cause les compétences parentales ou culinaires des parents ou de l’Assistante Maternelle. 
Le refus est normal.  
Il n’est pas inquiétant tant que l’enfant ne perd pas de poids. (Courbe de poids harmonieuse, le médecin de votre enfant peut faire le point en cas de doute avec vous). 
Un enfant ne se laisse pas mourir de faim, il est à l’écoute de son corps et il sait quand il est repu. L’équilibre alimentaire se fait sur la journée voire sur la semaine. Il ne faut donc pas hésiter à re proposer les aliments de temps en temps et sous forme différente (cake, gratin, quiche, salade composée, purées diverses, frites de légumes…).
Proposer aux enfants des activités en lien avec l’alimentation permet de prendre de la distance sur le sujet et de les impliquer pour les rassurer et leur donner envie de goûter (imagiers sur le sujet, sortie au marché, cueillette, confection d’un gâteau, activité potager).  

Faites du repas un moment d’échange et de plaisir lié à l’ensemble de la journée (repas partagé entre enfants et vous , l’imitation prend alors tout son rôle), proposer aux enfants de la vaisselle adaptée, colorée à l’image de leurs héros. Faites-les se servir, valoriser les .Eteignez votre télévision qui parasite vos échanges à table. 

Le fait de forcer un enfant n’est pas bénéfique, cela le fait régresser et ne tient pas compte de l’enfant. Ce traumatisme peut créer à terme des pathologies (anorexie, boulimie…) 

Déculpabilisons et laissons du temps au temps ! 

Article rédigé par Mme HAMON, Assistante Maternelle de Cintray, 
Mme ROQUAIS, Assistante Maternelle d’Amilly,  
et Mme Maéva POUILLARD, Responsable du RAM Val de l’Eure. 

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