Risques
et dérives dans l’alimentation du tout petit
Dr
JP Chouraqui. CHU Grenoble
http://lesgrabouilles.hautetfort.com/docteur/Lyon
le 04 04 14
Conduite à tenir :
- Jusqu’à 4 – 6 mois : Allaitement ou Préparation Pour Nourrisson (PPN)
- Diversification : Introduction d’aliments autres que le lait ayant pour but :
- De pallier aux limites du liquide. Ne pas dépasser 800 ml/jour
- D’assurer des apports nouveaux (fibres, amidon)
- De permettre l’apprentissage des saveurs, des textures, des couleurs
- De favoriser l’éducation (goût, modes, cuillère, fourchettes, verres, tasses…). La France est le pays où on garde le plus longtemps le biberon. Le verre devrait être introduit à 7 mois.
- De stimuler la socialisation (face à face pendant le repas)
- Entre 1 et 5 ans : Les enfants ont des besoins différents des adultes pour leur croissance et le développement de leur cerveau.
Les
enjeux :
Garder
l’enfant dans le même état, pas dénutri.
Assurer
son développement
Assurer
son exercice physique. Penser que chez le nourrisson, le poids de la
tête représente ¼ du poids du corps et qu’il la soulève environ
60 fois par jour. C’est comme si un adulte soulevait 15 à 20 kg
avec sa tête 60 fois….
Vitesse
de croissance :
Maximum
entre 0 et 3 ans.
Vers
3-4 ans, il prend 6 à 7 cm/an
La
croissance est identique (si les conditions sont les mêmes) dans des
pays différents.
L’indice
IMC est important.
Après
3 ans, le cerveau ne grossit plus mais établi des connections.
A
5 ans, en poids le cerveau de l’enfant représente 90 % du cerveau
adulte.
La
fonction du cerveau est liée à la présence d’acides gras.
Risques :
- Ne pas allaiter :
L’allaitement
prolongé est recommandé jusqu’à 6 mois par l’OMS.
Attention
aux produits toxiques, non contrôlés.
Attention
à ce qu’elle mange, boit, fume …
Avantages :
Nutritionnels, relationnels et fonctionnels
Bénéfices :
- Disponibilité et moindre coût
- Apports d’éléments immunologiques et enzymatiques
- Baisse des infections respiratoires et enzymatiques
- Baisse des allergies
- Masse maigre bon chiffre à 1 an si allaitement > 8 mois et si bonne diversification
- Effets sur le risque d’obésité et développement cognitif controversés
Voir
site : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/allaitement.pdf
- Le mauvais choix de départ :
A
la naissance, les antécédents familiaux d’allergie vraie
déterminent les critères de risque :
- Si 0 : 12 % de bébés allergiques
- Si 1 parent : 20 %
- Si 2 parents : 43 %
- Si fratrie : 33 %
Le
lait HA doit être donné :
- en alimentation exclusive. Attention sans homéopathie car elle contient du lactose !
- au moins jusqu’à 4 mois
- en évitant les sources de Protéines de Lait de Vache (lait de toilette)
Les
éléments discriminants pour le choix du lait : Protéines,
Lactose, Glucides
- Abandon précoce des laits infantiles :
On
abandonne beaucoup trop tôt les laits infantiles pour donner du lait
de vache ½ écrémé.
Pourtant
l’être humain n’est pas un ruminant et il n’a pas le même
fonctionnement digestif !
Le
sevrage est trop précoce et on passe trop vite au lait de vache :
- Plus on enlève de graisses et moins on a de calories
- Plus le bébé a faim et plus la mère ajoute des sucres
- Augmentation du sel
- Baisse des quantités de Fer et de Vitamine D
Le
lait de suite : Baisse en sel et en protéines. Augmentation en
Ac linoléique et en Fer.
- De 4 à 6 mois : Lait maternel
- De 8 à 12 mois : Lait 2e âge
- De 1 à 3 ans : Lait de croissance
En
France, on donne du lait de vache à partir de 8-12 mois et on
l’arrête à 2 ans !
Le
lait de croissance représente un surcoût de 50 cts/jour. Mais quel
est le prix des cigarettes ou celui d’un paquet de biscuits ?
- Diversification mal conduite :
Pourquoi
attendre ? – avant le lait est suffisant
- Inutilisé nutritionnelle
- Développement enzymatique
- Sensibilité antigénique (allergies)
- Carence et excès secondaires
Toute
la diversification doit être faite avant 8 mois.
- Les erreurs :
-
Trop précoce avant 4 mois
- Excès d’apports protéiques
- Utilisation du lait de vache ½ écrémé
- Apports insuffisants en calcium
- Supplémentation inadaptée en vit D et fluor
Eviter
de donner des petits suisses aux enfants.
Le
petit suisse, c’est du lait concentré, du lait densifié donc il
apporte plus de protéines.
La
vit D aide l’os à grandir. On devrait en donner systématiquement
jusqu’à 22 ans.
La
diversification trop précoce : - Risque d’allergie
- Trop pauvre en calories
- Inadaptée
- Trop de protéines
Protéines :
Les
enfants reçoivent en moyenne 4 fois plus de protéines que
nécessaire !
Une
étude a été faite sur la taille des reins d’enfants de 3 mois,
les reins sont beaucoup plus gros pour ceux qui ont mangé beaucoup
de protéines.
L’excès
de protéine et obésité : Plus de protéines augmente l’indice
de corpulence.
Lipides :
La
peur des graisses se développe !
Il
n’y a pas assez de lipides, d’Acides Gras essentiels (AGE) et
d’oméga 3.
Jusqu’à
3 ans, l’alimentation de l’enfant doit être composée de 40 % de
graisses.
Après
6 mois, il n’y a pas assez d’omégas 6 et 3.
Favoriser
les huiles végétales (olive….), les omégas 3 (Huile de colza) et
manger du poisson (pas du jambon) !
Eviter
le jambon car il contient des colorants, du sel et du gras. Donner
plutôt du rôti de porc.
Carence
en Fer :
Après
8-9 mois, l’apport en Fer est insuffisant.
On
trouve du fer dans la viande et le lait de croissance.
Consommation
d’aliments non adaptés :
A
3 ans, les enfants sont 10 % à manger des aliments pour bébés
80
% à avoir une alimentation non adaptée
10
% à manger du fait maison
Après
2 ans, 82 % des enfants mangent comme les parents et c’est une
grande erreur !
Il
y a alors des excès en protéines, acides gras saturés, vit A et
saccharose
Et
des manques en fer, zinc, acides gras essentiels, amidon et fibres
La
néophobie ou le refus d’aliments :
Ces
rejets se reportent à :
- 54 % sur les légumes
- 29 % sur viandes, poissons, œufs
- 20 % sur les fruits
- 11 % sur riz et pâtes
Il
y a beaucoup moins de néophobie après un allaitement maternel.
Proposer
6 fois un aliment en moins de 10 jours pour le lui faire accepter.
Peur
de la viande :
Due
aux scandales et aux maladies du bétail
La
viande apporte des protéines, vit B et fer
La
viande rouge est recommandée 3 fois/semaine, le poisson 2
fois/semaine et les œufs 2 fois/semaine. Ainsi la semaine est
équilibrée.
Peur
des huiles :
Due
aux huiles frelatées, au faux discours sur l’huile de palme…
Il
n’y a aucun risque avec l’huile de palme, c’est un des
carburants indispensables du cœur.
Dans
le lait maternel, il y en a. Il est composé d’acide palmitique et
d’acide linoléique.
Peur
des OGM :
A
ce jour, il n’y a aucune preuve du danger.
Il
n’y a pas d’OGM dans l’alimentation de l’enfant donc aucun
risque.
Modes
et mythes :
Le
bio :
C’est
un mode de culture. Il ne change pas l’apport nutritionnel.
La
culture bio : - Augmente les mycotoxines (E Coli) : Bien
laver et éplucher.
- Baisse les pesticides
- Baisse les nitrates
- Moins d’OGM
Mieux
vaut de tout régulièrement plutôt qu’un peu de bio.
Végétalien
et macro représente un danger car il est essentiel de consommer du
lait et des œufs.
Lacto
ovo végétarien : pas de carence
Les
problèmes nutritionnels apparaissent surtout si absence de lait et
laitages.
La
phobie du lait :
Certains
parents arrêtent le lait pour donner des jus divers ( Riz, soja….)
dont certains avec aucune indication nutritionnelle.
Attention !
C’est de la maltraitance nutritionnelle et une erreur médicale
grave.
Le
lait de chèvre représente : - 30 à 60 % d’allergie croisée
- Nutrition inadéquate
- Risques infectieux
Donner
du Yaourt (le vrai) ou Activia avec Probiotiques car meilleure
tolérance.
Un
yaourt = 120 ml de lait
Mieux
vaut manger du fromage que des petits suisses !
Lorsqu’un
enfant ne mange pas de morceaux, nécessité de reprendre toute
l’alimentation à zéro.
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