je les aime tous les 45.

En 2000, un  juge pour enfants génial m'a confié l'accueil d'une fratrie en tiers digne de confiance : je n'étais pas agréée pour un accueil permanent et je suis restée tiers digne de confiance pendant 1 an, c'est à dire que mes droits à la retraite n'ont pas été validés durant ces 12 mois, et que je n'ai pas perçu de salaire, seulement le remboursement des frais alimentaires.

Je ne regrette rien de cette année, une des plus merveilleuses de ma vie. j'ai vécu une aventure extraordinaire, avec ces 3 fillettes épatantes.

ALEXANDRA - CECILIA - CASSANDRA. Elles sont gravées en moi.

Puis j'ai demandé et obtenu mon agrément en accueil à la journée :
Le premier bébé s'appelait ALEX et nous avons longtemps gardé contact, maintenant je ne le reconnaîtrai pas, il doit avoir 15 ans...ou 16 ans...
très vite se sont ajoutés =
EMMA -  EVAN - BAPTISTE - THIBAULT - QUENTIN - MATHEO - JULIETTE - MARIE -
ANTOINE - PAUL - LUCAS - MATIS - LOUIS - MARION - VINCENT - SIXTINE - LOLA
COLINE - PALMA - BRIAN - NICOLAS - PAUL - LEELOO - LILOU - ZOE - NATHAN
MARIE - SOREN - GINO - ROBIN - RACHELLE - TOM - LUCAS - ARTHUR - MAXIME
JORIS - LILY - MANON - THEO - 

EVA sera 44 ème enfant dans mes accueils.

c'est dire si j'en ai vu des
tempéraments différents, des vifs, des calmes, précoces, plus lents, farceurs, hyper-actifs, tous attachants c'est clair.

et les parents alors, il y en a au moins autant, donc 44, parfois 88 quand ils étaient en couple ou séparés,

et les grands-parents, les fratries, les tatas et les tontons...
tous venaient dans ma demeure pour me déposer le plus important dans leurs vies. et nous avons bavardé tous les jours, de la pluie et du beau temps, chaque mois ils me remettaient un chèque en guise de rémunération de mon travail. ce sont eux qui ont parlé de moi à leurs amis et qui ont bâti ma renommée. c'est pour ça que mes places sont convoitées et que j'ai la chance de pouvoir bien bosser.

le 45 ème enfant est déjà enregistré dans mon planning, je lui ai fait ce soir son petit tiroir, celui où je vais ranger tous ses papiers.

c'est fou comme les années passent vite quand on aime son travail. même si j'ai eu d'autres emplois qui me plaisaient tout autant. je regarde par dessus mon épaule et je ne rougis pas de mes choix.

je sais qu'il arrive un moment où il faut s'arrêter et penser à ce que l'on voulait faire de sa vie. ce qu'elle a été réellement et comment l'on voudrait qu'elle soit résumée.

je n'ai pas toujours tout réussi, mais j'ai toujours essayé de rebondir. je vais continuer encore un moment, un long moment je l'espère. je ne sais pas par contre dans quel état de santé. c'est ça qui fait souci lorsque l'on prend de l'âge, en même temps que la sagesse arrive la certitude que l'on ne maîtrise rien de notre fin.

bouh qu'il est triste cet article, et pourtant je le voulais très gai. trop tard je ne change rien. d'ailleurs je les aime ces 45 enfants.





5 commentaires:

Unknown a dit…

Eh oui où sont passées ces années.... mais quel Bonheur quand on regarde en arrière, que de Joie, de voir ces petits Bouts grandir avec notre "aide", toutes ces rencontres magiques ( et naturellement quelques unes bien moins, mais c'est la Vie!) et puis vient ce moment où on avance en âge et il faut se rendre à l'évidence qu'il va falloir encore "réinventer" notre vie autrement (moi aussi la maladie me rattrape et je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir participer à cette aventure :)) mais j'aurai fait ce que je voulais et quand on a cette satisfaction je pense que on peut continuer en regardant devant soi. Bonne fin de WE Pascale.

pascale perrillat a dit…

Sylvie, il faut être réaliste, nous ne sommes pas éternels, et si la durée de vie s'est allongée on ne sait pas dans quelles conditions de santé on va la terminer. moi j'y pense d'autant plus que ma mère a 87 ans et qu'elle n'a pas eu la vie facile comme nous qui sommes quand même privilégiées. elle en est restée à sa vie de femme dévouée au foyer tandis que moi je milite pour que les femmes se prennent en charge et s'autonomisent exactement comme ce que j'essaie d'inculquer aux bébés. c'est à nous de penser en amont pour pallier à nos éventuelles défaillances. commençons par nous-même ! c'est bien de choisir l'orientation de notre vie. à la barre capitaine ! bon dimanche ensoleillé.

pascale perrillat a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit…

et oui on le sgarde tous en memeoire moi j'en suis a 69 enfants en 29ans de carrière

pascale perrillat a dit…

ben dis donc, ça c'est de l'expérience validée !